Parole à nos directeurs de collections

ENTREVUE  • JANVIER 2022

Aristote Kavungu et Marie-Léontine Tsibinda

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Les Éditions Terre d’Accueil lancent cet hiver deux collections de fiction dont les titres viendront enrichir notre catalogue. Pour l’article de ce mois, nous avons donné la parole au directeur et à la directrice de ces collections qui nous ont partagé leur vision et leur stratégie d’accompagnement avec les futurs auteurs et autrices.

Que représente pour vous le rôle de directeur et directrice de collection?

Aristote Kavungu : C’est un immense privilège d’avoir été choisi pour le poste de directeur de la collection MOTEMA des Éditions Terre d’accueil. Au-delà du poste, il y a une lourde responsabilité, celle d’être un des maillons indispensables dans la chaîne de fabrication du livre. Lourde certes, mais ô combien gratifiante et stimulante ! De la gestation d’un livre à sa production, je vois mon rôle en facilitateur; du passage d’un travail solitaire au témoignage public. C’est donc avec une profonde humilité que j’ai accepté de relever ce défi et de cheminer avec la maison d’édition dont la vision se confond avec l’idée que je me fais de la chose littéraire et de l’égalité des chances.

Comme je suis moi-même « venu d’ailleurs », je suis forcément de la même sensibilité et des mêmes tribulations que les auteurs qui se perdent dans les méandres de l’édition et qui, parfois par dépit, décident de mettre leurs talents et leurs riches histoires entre parenthèses, à leur corps défendant. C’est à la rencontre de ces talents-là que je vais m’atteler, à leurs aspirations, à ce qu’ils veulent donner à lire et dont l’écho, sans nul doute, résonnera au-delà de leurs frontières physiques et culturelles. Comme son nom l’indique, la collection MOTEMA (“cœur” ou “courage”, dans un dialecte de mon pays d’origine), aura à cœur un compagnonnage littéraire enrichissant avec les auteurs et autrices des romans et des nouvelles, jeunes et adultes dont les talents cherchent une terre d’accueil.

Marie-Léontine : Terre d’Accueil est une belle appellation pour une maison d’édition au sein du Canada. Elle nous donne des ouvertures inouïes et nous dit que rien n’est impossible à celui qui croit dans la construction de l’effort assidu et le tissage incessant de la détermination pour un ouvrage durable et de qualité. Terre d’Accueil, une ancre de liberté et de création qui rend tous les rêves possibles dans le monde de la création artistique et culturelle en général, mais surtout dans celui de la création poétique en particulier. 

À ce titre, nous entrons dans cette terre d’accueil pour semer à travers les rythmes, les métaphores et chants poétiques des pépites d’espoir pour attendre une moisson abondante en gerbes d’allégresse, pour le partage d’un futur qui portera de merveilleuses gerbes dans un Canada ouvert aux nouveaux venus. Nouveaux venus à qui le Canada donne les mêmes outils pour se battre et se tailler une place dans le concert culturel et artistique du pays ou dans tout autre domaine. Le rôle de directrice de la collection Empreintes est une tâche noble, ardue et exaltante pour une communication efficace avec les auteurs et autrices.

Mes remerciements à la directrice de Terre d’Accueil pour cette porte d’honneur ouverte dans un Canada aux multiples dons et talents. 

Que comptez-vous apporter à la collection ?  

Aristote Kavungu : En tant que directeur de la Collection MOTEMA, je vais amener mon enthousiasme de lecteur, une certaine émulation qui j’espère deviendra collective, et surtout le souci du travail bien fait pour conserver au livre, en général, ses lettres de noblesse. Je remercie la directrice de la maison d’édition Terre d’Accueil, Suzanne Kemenang, pour l’occasion qu’elle m’offre de faire partie de la chaîne du livre et d’accompagner les talents, inconnus, méconnus ou reconnus, pour un bout de chemin littéraire ensemble. 

Marie-Léontine : En ma qualité de directrice de la Collection Empreintes, je veux rester à l’écoute de ces voix qui naissent ou marquent déjà de leur présence le monde de la poésie, rester à la disposition de ces semeurs de rêves et d’espérance pour leur apporter mon conseil et mon soutien. Suivre, relire, construire et reconstruire ensemble un livre qui donne soif aux nombreux lecteurs que compte le monde de la poésie ici et ailleurs. La poésie étant un art pour bâtir une meilleure civilisation pour l’humain d’aujourd’hui et les générations futures. Elle demeure une poursuite passionnée de la réalité dans laquelle nous vivons. Comme un feu de brousse, la poésie nous allumera encore longtemps.