Les guides touristiques ou de voyage
Mon parcours
Originaire de Montréal, où elle a obtenu un MBA de l’Université McGill, Nathalie Prézeau habite Toronto depuis 1991. Elle a depuis fondé sa maison d’édition Word-of-Mouth Production et publié 11 guides en anglais sur sa ville d’adoption, incluant Toronto Fun Places (cinq éditions) et Toronto Fun Summer, destinés aux familles, et ses guides de balades Toronto Urban Strolls 1 (deux éditons), Toronto Urban Strolls 2, Toronto Street Art Strolls et son dernier, Toronto Best Urban Strolls, publié au printemps 2020.
Elle a également été commissionnée pour rédiger en français S’installer à Toronto, pour la maison d’édition parisienne Héliopoles, et Toronto et les chutes du Niagara, pour la maison d’édition Guides Ulysse.
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Bonjour Nathalie et bienvenue sur notre blogue. Dans la continuité de notre série sur les marchés de niche en édition, nous voulions parler de votre spécialisation à savoir la publication des guides touristiques.
1. Depuis combien de temps est-ce que vous produisez ce type d’ouvrages?
J’ai publié mon premier guide Toronto Fun Places en 1999, l’année où j’ai aussi fondé ma petite maison d’édition à compte d’auteure Word-of-Mouth Production.
2. D’où vous est venue cette idée ? Pourquoi avoir choisi ce créneau?
C’est le hasard de la vie qui a voulu ça. Du jour au lendemain, j’ai perdu la gardienne de mon bambin quand il avait deux ans. J’en ai profité pour quitter mon emploi à temps plein en communications à TFO (la télévision francophone de l’Ontario) pour me chercher quelque chose à temps partiel afin de mieux profiter des jeunes années de mon fils. Entretemps, j’avais le temps de visiter la ville avec mon fiston, qui était très curieux, heureusement. En racontant aux amis mes belles sorties, j’ai rapidement réalisé que même ceux qui vivaient depuis longtemps à Toronto ne connaissaient pas les endroits dont je parlais. Comme je possédais un MBA en marketing, ça m’a fait cogiter. J’ai fait un survol rapide des guides sur Toronto et identifié qu’il y avait une niche pour les guides faits pour les parents locaux (tous les guides étaient faits pour les touristes, qui ont des besoins différents).
3. Comment choisissez-vous les lieux que vous souhaitez mettre en avant?
Je suis toujours à l’affût des trésors cachés. Les blogs, groupes Facebook, post sur les médias sociaux, les babillards à l’épicerie, les conversations avec les amis, les curiosités remarquées en conduisant dans la ville. Tout me sert. Dès que quelque chose m’intrigue, je fouille pour en savoir plus. Si je ressens de l’enthousiasme pour ce que je découvre, ça reçoit le titre honorifique de “sujet potentiel” dans mes filières.
Je visite toujours les endroits dont je parle. Je sais que même si plusieurs en ont parlé avant moi, j’apporte un certain regard et une approche pour en parler, qui semble appréciée par mes lecteurs.
4. Pouvez-vous nous parler du lieu ou du site le plus insolite que vous ayez découvert?
Il y a tant de lieux! Tant de découvertes! C’est pourquoi je me suis lancée dans les guides de balades. À titre d’exemples: la table et les deux chaises bistro installées sur la plage de la petite baie cachée dans Cherry Beach, la vingtaine de sculptures à l’abris des regards derrière BridgePoint Health dans Riverdale, les reflets colorés par les fenêtres réfléchissantes d’un édifice sur Front East, qui peinturent le trottoir seulement à certaines heures de la journée dans le quartier de West Don Lands, la grande sculpture qui attend ceux qui descendent la Doris McCarthey Trail jusqu’au lac dans Scarborough, le pont piétonnier orné de mural qui fait le pont entre le quartier de Roncesvalles et Sunnyside Beach, etc.
5. Combien de temps est-ce que vous prenez pour réaliser un guide? Quelles sont les principales étapes qui rentrent en compte entre l’idée et la publication de l’ouvrage proprement dit?
Mon premier guide destiné aux parents a requis quatre années de recherche sur le terrain, à visiter les endroits, attractions et événements avec mes enfants. Pour me garder disciplinée, j’ai proposé une chronique hebdomadaire dans L’Express de Toronto. J’ai ensuite traduit ces chroniques pour en faire un guide.
Mes guides de balades me prennent maintenant une année seulement (mais intense) parce que j’ai mon squelette de base avec le logiciel InDesign. Je prends des photos jusqu’à la dernière minute.
6. Quelle est votre clientèle cible?
Mes guides de marche sont appréciés par les touristes autant que les résidents de la place et ils plaisent aux gens de 20 ans à 80 ans ! Mais il y a deux ans, j’ai fait l’exercice de déterminer quel serait le plus petit groupe sur lequel je pourrais avoir le plus grand impact, et j’ai identifié les gens nouvellement retraités et relativement fringuants. Ils sont tellement contents d’avoir enfin du temps et ils ont encore la forme. La marche les attire beaucoup comme exercice complet, offrant l’avantage de permettre de se retrouver entre amis.
7. Comment se passe la promotion d’un ouvrage en lien avec le tourisme?
L’expérience m’a démontré qu’on ne fait pas la promotion de mon genre de guide de la même façon, selon qu’on s’adresse aux visiteurs ou aux Torontois, mais de façon générale, assurer une présence régulière sur Facebook et Instagram.
La meilleure façon de bien promouvoir mon guide auprès des gens de la place est en faisant des présentations devant des groupes (on y reviendra éventuellement).
Pour rejoindre les touristes, il me faut porter une grande attention à l’optimalisation de ma visibilité sur les moteurs de recherche. Bref, me mettre dans les souliers des touristes que la marche intéresse et m’assurer qu’ils trouvent mes liens quand ils cherchent par exemple “Toronto walks”, “Toronto hiking”.
Les annonces sur Facebook joueront un grand rôle dans l’année qui vient pour ma promotion auprès des touristes. Je compte également lancer une infolettre pour rester en tête des curieux de Toronto qui aiment la marche.
8. Pour quelle région en Ontario ou au Canada rêvez -vous de produire un guide?
J’aimerais trouver le temps d’utiliser ma formule de guides de balades pour toutes les grands villes du Canada, à commencer par Montréal.
9. Comment est-ce que la pandémie a affecté votre activité?
Je n’ai pas pu faire de présentations en personne. J’avais aussi des contrats de marches guidées qui ont dû être annulées. Et, finalement, mais plus problématique pour moi, mon plus gros acheteur, Costco, qui achète toujours des centaines d’exemplaires de mes nouvelles éditions, s’est tenu loin de tous les guides depuis la COVID.
Ceci dit, ma vie est constituée de marches d’exploration et de rédaction devant mon ordinateur, je n’ai donc pas changé mes activités dans le quotidien.
10. Avez-vous des projets pour la prochaine année?
Essayer de publier mon premier guide à compte d’auteure en version ebook. Soit la traduction en français de mon dernier guide, soit la publication de Toronto Urban Strolls 1 ou 2, qui sont maintenant “sold out”.
Merci d’avoir répondu à nos questions et au plaisir de faire (re)découvrir vos livres à nos lecteurs.